18/2/2025
 DANS 
ÉCONOMIE

Les Français et la chasse aux bonnes affaires

Les Français et la chasse aux bonnes affaires

Du Black Friday aux soldes d’hiver, les promotions commerciales attirent chaque année des millions de consommateurs cherchant principalement à réaliser des économies. Mais cette quête dépasse la simple recherche de prix réduits : elle influence aussi les comportements d’achat et les relations interpersonnelles, notamment au sein des couples.

Comme le révèle l'étude menée auprès de 2 000 Françaises et Français pour l'hébergeur web Hostinger, traquer les bonnes affaires touche aussi à la fierté d’acheter malin, à la peur de rater une opportunité et même à des dilemmes relationnels, comme cacher un achat à son conjoint ou en minimiser le montant.

Des comportements d'achat révélateurs de notre rapport à la consommation

Les motivations à rechercher des aubaines commerciales varient significativement selon le genre et les catégories de produits.

- Les vêtements et chaussures (60%), l’alimentation et les produits d’entretien (56%) et les produits technologiques (40%) arrivent en tête des bonnes affaires recherchées par les Français ;

- 70% des femmes sont attentives aux promotions vestimentaires contre 52% des hommes ;

- 47% des hommes s’intéressent particulièrement aux équipements technologiques contre 31% des femmes.

Les Français reconnaissent largement se laisser tenter par les bonnes affaires, parfois au-delà du raisonnable.

- 58% des Français ont déjà acheté un produit dont ils n'avaient pas besoin parce qu’ils pensaient faire une bonne affaire ;

- Si 65% mettent en avant les économies réalisées comme motivation principale à traquer les bons plans, 9% sont fiers d’en parler autour d’eux et 5% apprécient de se sentir plus malins que les autres.

Une quête qui dépasse le simple aspect économique

La conclusion d'une bonne affaire apparaît comme un facteur important de valorisation personnelle.

- 54% affirment que dénicher une bonne affaire leur procure un sentiment de compétence, d’intelligence ou de débrouillardise ;

- Cette perception est particulièrement marquée chez les jeunes : 68% des 18-34 ans sont dans ce cas.

Cette fierté peut conduire à quelques arrangements avec la vérité.

- 27% des Français ont déjà gonflé ou enjolivé le prix d'un achat pour impressionner leur entourage ;

- Ce comportement est plus marqué chez les hommes (31%) que chez les femmes (22%) ;

- Pour 6% des répondants, il s'agit même d'une pratique régulière.

Les bonnes affaires, source potentielle de tensions conjugales

La transparence financière au sein du couple reste un sujet sensible, particulièrement chez les plus jeunes.

- 65% des personnes interrogées consultent systématiquement ou régulièrement leur partenaire avant un achat ;

- Mais 39% des couples ont déjà connu une dispute liée à un achat, situation qui touche particulièrement les plus jeunes : 59% des 18-24 ans en font état.

- 29% des personnes en couple avouent avoir déjà dissimulé un achat ou menti sur son montant ;

- Ce comportement touche particulièrement les jeunes : 42% des 18-24 ans et 46% des 25-34 ans ;

Les types d'achats dissimulés ou minorés varient fortement selon le genre.

- Parmi celles et ceux qui ont déjà caché un achat à leur partenaire ou minimisé son montant, 65% des femmes indiquent que cela concernait des achats vestimentaires contre 33% des hommes ;

- En revanche, 41% des hommes concernés ont déjà sous-estimé ou dissimulé leurs dépenses en loisirs contre 16% des femmes ;

- 37% des achats dissimulés concernent des cadeaux que l’on se fait à soi-même.

Le point de vue de Léa PAOLACCI, chargée d'études FLASHS

L’étude met en évidence le rapport contrasté des Français aux bonnes affaires, entre volonté d’économiser, fierté d’avoir fait un bon coup et parfois, quelques dissimulations. Si traquer les promotions répond avant tout à une logique financière, c’est aussi un moyen de prouver son habileté, notamment chez les jeunes, qui y voient une source de valorisation. Pour certains, cette satisfaction va jusqu’à embellir la réalité : près d’un Français sur trois a déjà exagéré le prix d’un achat pour impressionner son entourage.

Mais cette quête peut aussi engendrer des tensions, en particulier au sein du couple. Entre dissimulation et disputes liées aux dépenses, la transparence financière s’impose comme un défi, surtout pour les jeunes générations, plus enclines à cacher certains achats. Ces résultats montrent que la consommation ne se résume pas à un simple échange marchand : elle est empreinte d’émotions, d’influence sociale et de stratégies personnelles. Elle traduit autant un besoin d’économiser qu’une volonté de se valoriser, quitte à en jouer ou à le cacher.”

Enquête réalisée par FLASHS pour Hostinger du 21 au 28 janvier 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d'un panel Selvitys de 2 000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.