4/3/2025
 DANS 
SOCIÉTÉ

Les Français et leur prénom

Le rapport des Français à leur prénom

Quel lien les Français entretiennent-ils avec leur prénom ? L’acceptent-ils avec fierté ou le perçoivent-ils comme une contrainte ? Ont-ils déjà souffert de moqueries ou regretté le choix de leurs parents ? Et lorsqu’ils ont eu à nommer leurs propres enfants, quels éléments ont influencé leur décision ?

Pour mieux cerner ces enjeux, l'organisme de formation IRSS a chargé l'institut FLASHS d’interroger un échantillon de 2 000 personnes, dont plus de 1 300 parents. Entre attachement, dérision et hésitations, leurs témoignages révèlent l’importance de ce marqueur identitaire que l’on ne choisit pas, mais qui façonne une part de notre existence.

Banal contre original

Qu’ils le jugent banal, original ou encore élégant, les Françaises et les Français vivent globalement bien avec leur prénom.

93% des Françaises et des Français aiment leur prénom, dont 48% disent l’aimer beaucoup ;

Les 18-24 ans sont les plus nombreux (59%) à beaucoup aimer leur prénom. Ce n’est le cas que de 37% des plus de 65 ans ;

9% des femmes disent ne pas aimer leur prénom contre 4% des hommes ;

27% des personnes interrogées jugent leur prénom « banal » quand 20% le trouvent au contraire « original » et 19% « élégant ».

Moqueries, reproches et a priori

Parfois objet de moqueries, le prénom peut amener à en reprocher le choix à ses parents ou à en utiliser un autre.

21% (42% chez les 18-24 ans) ont fait l’objet de moqueries liées à leur prénom, lorsqu’ils étaient à l’école (16%) et pour certains encore aujourd’hui (5%) ;

7% des répondants ont reproché à leurs parents le prénom qui leur a été donné et 11% ont songé à le faire ;

13% des Françaises et des Français ont déjà utilisé un autre prénom que le leur, dont 4% disent qu’ils le font couramment ;

Plus du quart (27%) reconnaissent avoir déjà jugé sur son prénom une personne qu’ils ne connaissaient pas.

Critères de choix

Plutôt décidé de manière consensuelle au sein du couple, le prénom de l’enfant est d’abord choisi pour sa simplicité, son absence de risque de moqueries et son originalité.

Parmi les parents interrogés, 73% ont choisi avec leur conjoint(e) le prénom de leur enfant ;

19% des femmes et 10% des hommes ont en revanche décidé seuls ;

Parmi les critères de choix importants, 33% ont privilégié une prononciation simple et claire, 32% un prénom qui ne prête pas à moqueries et 31% un prénom original ;

Le cercle intime joue un rôle non négligeable : 26% ont opté pour un prénom qui plairait à toute la famille et 11% ont respecté une tradition familiale.

Des regrets et plus de contrôle

Près d’un parent sur dix regrette le prénom donné à son enfant, et une large majorité s’affirme en faveur du contrôle pour éviter les dérives préjudiciables.

8% des parents regrettent le prénom qu’ils ont donné à leur enfant ;

Parmi eux, 50% ont entrepris de le changer ou ont songé à le faire ;

54% des parents ont donné un surnom à leur enfant, et 25% préfèrent l’utiliser plutôt que le prénom officiel ;

69% des parents sont favorables au contrôle des prénoms donnés pour préserver les intérêts de l’enfant, dont 11% qui disent qu’il faudrait même renforcer l’encadrement existant ;

Mais près d’un sur cinq (19%) se prononce pour une liberté totale en la matière.

Le point de vue de Léa Paolacci, chargée d'études FLASHS

Le choix d’un prénom est une décision marquante, mêlant goûts personnels, influences familiales et préoccupations sociales. Si la grande majorité des Françaises et des Français aiment leur prénom, l’étude révèle des perceptions contrastées selon le genre et les générations. Les jeunes adultes sont les plus attachés à leur prénom, tandis que les plus âgés expriment davantage de distance. Par ailleurs, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à ne pas l’apprécier pleinement, à le remettre en question ou à lui préférer un surnom.

Du côté des parents, le prénom est souvent une décision partagée, mais la décision finale revient surtout aux femmes. Les critères de choix montrent un équilibre entre prudence et originalité : éviter les moqueries tout en exprimant une certaine singularité. Le poids de l’adhésion familiale joue aussi un rôle, certains cherchant un prénom qui fasse consensus.

Si le prénom est généralement bien vécu, il peut aussi être source de jugements ou de moqueries, notamment à l’école, ce qui conduit certains à en vouloir à leurs parents ou à utiliser un autre prénom dans certaines circonstances.

Enquête réalisée par FLASHS pour IRSS.fr du 21 au 28 janvier 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 2 000 Français et Françaises (dont 1 337 parents), âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.