12/11/2024
 DANS 
ÉCONOMIE

Plongée dans les messageries professionnelles

Cette étude est sous embargo de diffusion jusqu'au 14 novembre 2024

Plongée au cœur des messageries professionnelles

Si elles sont devenues complètement incontournables, les messageries professionnelles peuvent peser lourdement, et pour de nombreuses raisons, sur le quotidien des salariés et des dirigeants d'entreprise.

Afin de mesurer la perception qu'ont de cet outil les principaux intéressés, l'hébergeur web Hostinger a confié à FLASHS le soin d'interroger quelque 2 000 d'entre eux. Les résultats de cette vaste enquête pointent clairement l'impact des courriels en termes de temps passé à les traiter, de stress généré par leur volume ou l'injonction à y répondre rapidement. Ils montrent également que le sexisme existe aussi dans les échanges professionnels, les femmes - particulièrement les plus jeunes - étant nombreuses à recevoir des courriels à caractère intime, des demandes de rendez-vous en dehors du travail, voire des contenus explicitement sexuels.

Plus légère, une partie de cette étude est consacrée à l'usage des formules de politesse et à l'utilisation des émojis et autres émoticônes dans les mails pro. D'intéressantes différences d'appréciation existent à ce sujet selon l'âge des personnes interrogées. Et si vous employez régulièrement "Cordialement" à la fin de vos messages, sachez que c'est la forme de civilité qui agace le plus, toutes générations confondues !

Volume, temps passé et bévues

Dans le secteur tertiaire, le volume des courriels reçus chaque jour est une source de stress pour de nombreux employés et dirigeants, qui consacrent beaucoup de temps à leur gestion, même hors des heures de travail. Phishing, erreurs de destinataires et pressions pour des réponses rapides suscitent l'irritation, tandis que l'usage de l'IA pour la rédaction de messages devient courant.

18% des salariés et 34% des dirigeants d’entreprise du secteur tertiaire reçoivent plus de 50 mails professionnels par jour.

La moitié (52%) des chefs d’entreprise consacrent plus d’une heure chaque jour au traitement de leurs mails contre 37% parmi les salariés.

Le volume important des courriels qui arrivent dans leurs messageries est la première source d’irritation chez les employés (17%) et chez les patrons (20%). Viennent ensuite l’obligation de répondre rapidement (16% et 17%) et le phishing (14%).

62% des salariés et 75% des dirigeants ressentent du stress lorsqu’ils se connectent à leur messagerie au retour de congés.

Pour autant, ils sont nombreux à consulter leurs mails lorsqu’ils sont en congés : 67% des employés et 87% des responsables d’entreprise sont dans ce cas. Les jeunes salariés sont particulièrement concernés : 81% des 18-24 ans le font contre 56% des 50-64 ans.

Près de 4 salariés sur 10 (39%) plus de la moitié des patrons (55%) s’appuient de manière ponctuelle ou régulière sur l’intelligence artificielle pour écrire leurs mails professionnels.

Près de la moitié des salariés (46%) ont déjà envoyé un mail professionnel à la mauvaise personne, une bévue qui arrive plus aux hommes (52%) qu’aux femmes (40%). Dans 16% des cas, cette erreur d’aiguillage a entraîné des conséquences très embarrassantes pour les émetteurs.

Formules de politesse et émojis

Qu’il s’agisse de la présence ou non de formules de politesse à la fin des mails ou de l’utilisation d’émojis et d’émoticônes, les salariés ont des avis différents selon leur genre et leur âge. Mais ils se rejoignent pour dire que « Cordialement » est la civilité qu’ils aiment le moins !

L’absence de formule de politesse à la fin d’un courriel professionnel agace autant les salariés (50%) qu’elle les laisse indifférents (50%). Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à juger qu’il s’agit d’une impolitesse (55% contre 46%).

Parmi les civilités qui concluent les mails, Cordialement est celle qui agace le plus les employés (21%), quel que soit leur âge. Au plaisir de vous lire (14%) et Salutations distinguées (13%) complètent le podium des formules mal aimées.

Tout juste la moitié (53%) des employés n’utilisent jamais d’émoticônes dans leurs mails professionnels tandis que 42% le font selon leur interlocuteur et 5% systématiquement. En l’espèce, le gap générationnel est marqué : 47% des 18-24 ans en font usage contre 39% parmi les 50-64 ans.

36% des personnes interrogées jugent l’utilisation d’émojis et d’émoticônes inappropriée, 31% la trouvent conviviale. Seulement 7% des plus de 50 ans les voient comme utiles pour éviter les malentendus contre 18% chez les 25-34 ans.

Mails inappropriés, 3 femmes sur 10 concernées

Le sexisme s’exprime aussi dans les courriels professionnels reçus tant par les salariées que les dirigeantes d’entreprise. Proposition de rendez-vous en dehors des heures de travail, contenus à caractère sexuel en ou encore demandes d’informations intimes concernent de nombreuses femmes, notamment les plus jeunes.

20% des salariées et 40% des dirigeantes ont déjà reçu des mails professionnels dont le contenu relevait de l’intimité ou de la séduction.

Les plus jeunes femmes sont les plus visées par ces courriels inappropriés : c’est le cas de 45% des 18-24 ans et de 41% des 25-34 ans.

Celles qui ont été destinatrices de tels messages sont 39% à dire qu’ils contenaient des demandes d’informations personnelles ou intimes et 38% des propositions de rendez-vous en dehors du cadre du travail. Les 18-24 ans sont particulièrement sollicitées par ces demandes de rencontres hors bureau : 50% en font état.

Une femme sur cinq (19%) a par ailleurs reçu des courriels professionnels à caractère explicitement sexuel et 13% ont subi des critiques sur leur physique ou leur caractère.

Plus de la moitié (53%) des femmes responsables d’entreprise ont vu leurs compétences remises en cause par mail, une situation vécue par 38% des salariées.

Étude réalisée par FLASHS pour Hostinger.fr du 23 au 29 août 2024 auprès d’un double panel Selvitys de 1 000 salariés et 1 000 dirigeants d’entreprise de plus 18 ans, du secteur tertiaire, représentatif de la population des salariés et dirigeants français. Le focus sur le sexisme a été réalisé à partir d’un panel de 1 000 femmes salariées et dirigeantes.