Les entrepreneurs français et LinkedIn : indispensable mais…
Avec quelque 29 millions de Françaises et Français inscrits début 2024, LinkedIn apparait aujourd’hui comme un acteur incontournable dans le monde professionnel. On y recrute, on y démarche, on y poste ses expériences, on y recueille des conseils, on s’y forme… Bref, tout ce qui touche de près ou de loin à l'univers du travail se trouve et se retrouve sur ce réseau.
Afin de mieux comprendre quel rapport entretiennent les entrepreneurs avec LinkedIn, l’agence spécialisée en statistiques FLASHS et le site dédié aux solutions numériques Digitiz.fr ont confié à la plateforme Selvitys le soin d’interroger plus de 1 200 dirigeants et indépendants.
Si les résultats de cette enquête complète confirment sans ambiguïté la place prépondérante occupée aujourd’hui par LinkedIn en termes de visibilité, de développement ou encore d’inspiration, ses utilisateurs pointent un certain nombre de dérives, de l’autopromotion au démarchage abusif en passant par son détournement fréquent à des fins de séduction.
Les deux tiers sont inscrits sur LinkedIn
Une large majorité d’entrepreneurs disposent d’un compte sur la plateforme. Les non-inscrits citent en premier l’absence d’utilité pour leur activité.
Les 2/3 (65%) des entrepreneurs interrogés dans cette étude sont inscrits sur LinkedIn ;
Celles et ceux qui ne le sont pas invoquent en premier lieu (22%) qu’ils ne sont pas convaincus par l’utilité de la plateforme par rapport à leur secteur d’activité et qu’ils n’en tirent aucun bénéfice professionnel (21%) ;
18% citent le manque de temps comme raison de leur non-présence sur LinkedIn, et 14% indiquent qu’ils ne sont pas intéressés par les réseaux sociaux d’une manière générale.
43% lisent quotidiennement des contenus publiés sur le réseau
Les répondants inscrits sur LinkedIn y sont majoritairement actifs à des fréquences plus ou moins fortes.
Plus de 9 sur 10 (94%) lisent le contenu publié par d’autres personnes, et plus de 4 sur 10 (43%) s’y adonnent quotidiennement ;
89% disent interagir avec leur réseau, plus du tiers tous les jours (35%) et les deux tiers au moins une fois par semaine (67%) ;
80% publient du contenu sur LinkedIn dont 52% de manière au moins hebdomadaire. En l’espèce, les plus jeunes sont les plus prolifiques: 73% des 18-24 ans publient chaque semaine contre 39% chez les plus de 50 ans.
Les entrepreneurs inscrits sur LinkedIn sont 80% à prospecter sur le réseau, dont un quart (27%) tous les jours et plus de la moitié (55%) chaque semaine. Les 18-24 ans sont là aussi les plus actifs, les trois quarts (77%) démarchant de manière hebdomadaire.
La médaille et son revers
S’ils reconnaissent la place prépondérante prise par LinkedIn dans leur sphère professionnelle, les entrepreneurs pointent certaines dérives.
44% des inscrits sur LinkedIn parmi le panel étudié dans cette enquête suivent un ou plusieurs influenceurs présents sur le réseau. Ce n’est pas le cas de la grande majorité de celles et ceux gagnant moins de 900 € par mois puisque 75% disent ne pas le faire, contre 48% parmi les revenus dépassant 3 000 € ;
Ils sont 65% à considérer qu’être présent sur LinkedIn est aujourd’hui indispensable pour développer son réseau contre seulement 13% qui pensent le contraire. De même, plus de 6 entrepreneurs sur 10 (63%) estiment qu’il convient d’y être actif pour se démarquer ;
Si LinkedIn offre pour 60% des sondés la possibilité d’exploiter des opportunités exclusives, une proportion identique (61%) reconnait que le réseau expose à la concurrence et à la comparaison des réussites ;
Revers de la médaille, certaines pratiques sont susceptibles d’agacer nombre d’utilisateurs. 59% des personnes interrogées pensent en effet que le contenu posté a pour but essentiel d’impressionner les autres ;
Par ailleurs, près de 4 sur 10 (39%) déplorent recevoir un grand nombre de messages de prospection non souhaités, tandis que 38% jugent qu’il y a aujourd’hui trop de contenus moralisateurs sur LinkedIn.
Des témoignages qui motivent plus qu’ils ne découragent
La réussite affichée par certains est considérée comme une source d’inspiration par de nombreux utilisateurs.
Confrontés à de nombreux témoignages de réussite – avérés, mais parfois embellis -, les entrepreneurs sont divisés en deux blocs principaux : pour 43%, ces exemples sont de nature à les inspirer et à les motiver, tandis que 34% s’y montrent pour leur part indifférents ;
Si 12% disent ressentir une certaine forme de pression à la lecture de ces success stories, les sentiments plus négatifs restent rares puisque seuls 6% reconnaissent ressentir de la jalousie et 5% subir une baisse de moral.
Le démarchage jugé valorisant par 44% des freelances
Être sollicité est d’abord considéré comme une marque d’attention par nombre d’indépendants.
Moins de la moitié (48%) des freelances interrogés pratiquent du démarchage commercial sur LinkedIn ;
77% de celles et ceux dont les revenus sont inférieurs à 900 € par mois ne démarchent pas contre 44% parmi les revenus dépassant 3 000 € mensuels ;
Lorsqu’ils sont eux-mêmes démarchés, 44% des indépendants se sentent plutôt valorisés dans leur activité et un peu plus du quart (27%) y sont indifférents ;
À parts égales, 15% jugent au contraire le démarchage intrusif ou désagréable et 15% indiquent n’y être jamais confrontés.
Séduire sur LinkedIn, c’est tendance ?
Il arrive fréquemment que le réseau soit détourné pour des tentatives de séduction, une pratique sont les plus jeunes sont particulièrement la cible.
47% des entrepreneurs inscrits sur LinkedIn ont déjà fait l’objet d’un démarchage à des fins de séduction plutôt que professionnelles, et 15% disent que cela leur arrive fréquemment ;
Si femmes (48%) et hommes (46%) semblent ciblés de manière homogène, les plus jeunes sont ceux qui font le plus souvent l’objet de ce type de tentatives : 77% des 18-24 ans l’ont déjà constaté contre 40% des 35-44 ans.
Enquête réalisée par FLASHS pour Digitiz du 25 mai au 03 juin par questionnaire autoadministré auprès d’un panel Selvitys de 1 204 dirigeants d’entreprises et freelances âgés de 18 ans et plus, représentatif de ces catégories socio-professionnelles.