Étude diffusée en septembre 2023
Depuis l’après Seconde Guerre mondiale, le rapport des Français à la mort, à la vie après leur disparition terrestre ou encore à l’organisation de leurs obsèques a considérablement évolué.
Fort d’historiques précis, l’IFOP a mesuré, à la demande de l’agence spécialisée en data FLASHS et du site Plaquedeces.fr, cette évolution à la lumière d’une nouvelle enquête menée auprès de plus de 1 000 Françaises et Français.
L’approche religieuse de la mort continue de perdre du terrain, ainsi que le traduit la volonté exprimée par 6 personnes sur 10 de privilégier une cérémonie civile, voire pas de cérémonie du tout, lors de leurs obsèques. Il en est de même pour l’inhumation à laquelle nos compatriotes ont de moins en moins recours au profit de la crémation.
Les résultats de cette étude mettent également en lumière une incertitude grandissante des Françaises et des Français quant à la possibilité d’une vie après la mort, la part de personnes ne se prononçant pas sur cette éventualité ayant doublé en 50 ans.
Ils montrent par ailleurs que les jeunes générations sont celles qui aujourd’hui croient le plus dans les concepts de paradis, d’enfer ou de réincarnation. Pas obligatoirement en raison de leur adhésion à une religion, mais aussi parce qu’ils sont, comme l’ont montré d’autres études récentes, plus sensibles aux phénomènes non expliqués par la science.
Enfin, s’ils sont très majoritairement angoissés par la mort, les Françaises et les Français le sont bien plus par la perspective de perdre un proche que par leur propre décès.
Vie après la mort : les Français de plus en plus indécis
Au cours des 50 dernières années, la croyance en une vie après la mort chez les Français a légèrement diminué de 37% à 31%.
Le nombre de personnes indécises ou incertaines a doublé au cours de cette période, passant de 16% en 1970 à 33% en 2023.
Les jeunes sont plus enclins à croire en une vie après la mort que les personnes plus âgées. 41% des moins de 35 ans y souscrivent contre 27% des plus de 35 ans.
69% des croyants pratiquants envisagent cette perspective, un chiffre nettement supérieur à celui des simples croyants (38%) et sept fois plus élevé que celui des athées (10%).
Au-delà et croyances
En 1948, 58% des Français croyaient en la vie éternelle. Ce chiffre a chuté à 27% en 2023.
Les jeunes générations sont plus enclines à croire en la vie éternelle : 37% des moins de 35 ans y adhèrent contre 18% des 50-64 ans et 23% des 65 ans et plus.
La croyance en la réincarnation a pour sa part augmenté ces 20 dernières années, passant de 22% en 2004 à 32% en 2023. C’est le cas de 43% des moins de 35 ans et de plus de la moitié (55%) des croyants religieux.
Les croyances en le paradis et l'enfer sont restées stables : 32% en 2023 contre 30% en 1980. 80% des croyants religieux et 48% des moins de 35 ans pensent qu’ils existent.
24% des personnes interrogées croient en la résurrection, une baisse par rapport aux 30% qui l’indiquaient en 1980.
39% des Français – et 58% des athées convaincus – estiment que l’être humain disparait totalement après la mort.
Obsèques : moins de religion, plus de crémation
Majoritaires en 2008 (55%), les Français qui souhaitent des obsèques religieuses sont aujourd’hui 40%. 6 sur 10 envisagent soit une cérémonie civile (31%), soit pas de cérémonie du tout (29%).
Avec 50% de Français qui veulent y avoir recours, la crémation confirme avoir pris le pas sur l’inhumation (29% contre 53% en 1979).
63% des Français aimeraient que leurs cendres soient dispersées dans la nature, ce qui est autorisé, et 44% souhaiteraient un enterrement hors d'un cimetière, ce qui ne l’est pas.
11% des personnes interrogées sont séduites par l’idée d’envoyer leurs cendres dans l'espace, les hommes (16%) l’étant plus que les femmes (7%).
Moins de la moitié des Français (44%) considèrent que le critère environnemental est important dans le choix entre crémation et inhumation. C’est notamment le cas des croyants religieux qui sont 58% à l’indiquer.
L’angoisse de la perte
Moins de la moitié des Français (49%) sont anxieux à l'idée de leur propre mort, mais 88% le sont à l’idée de perdre un proche.
La perte d’un enfant (83%), d’un conjoint (76%) ou encore d’un ami proche (70%) est très redoutée.
Les femmes sont généralement plus anxieuses à propos de la mort que les hommes. Elles sont ainsi 54% à redouter leur propre disparition contre 45% des hommes.
Étude réalisée par l’IFOP pour Plaquedeces.fr du 5 au 6 septembre 2023 par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon de 1 013 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française.