Cette étude a été diffusée en février 2019
Le digital est aujourd’hui présent dans la plupart des activités de notre vie quotidienne. Réseaux sociaux, banque en ligne, assurance maladie, impôts, abonnements divers et variés… : nous détenons tous une kyrielle de comptes qui, pour certains, contiennent des informations et des documents qui requièrent la plus grande confidentialité. Et pourtant. Ainsi que le montrent les résultats d’une étude engagée par l’IFOP à la demande de Flashs et du site spécialisé Gridbus à l’occasion de la journée pour un internet plus sûr, nombre d’entre nous font preuve d’une coupable négligence quand il s’agit de protéger leurs données.
Enseigner l’hygiène numérique
Du pain bénit pour les pirates informatiques, à l’affut de la moindre faiblesse comme celle, encore trop répandue, qui consiste à utiliser le même mot de passe pour l’ensemble de ses comptes. Avec, à la clé, des risques d’usurpation d’identité forts préjudiciables qui peuvent transformer la vie de celle ou celui qui en est victime en cauchemar. En l’espèce, il est plus que jamais nécessaire de mener à grande échelle des campagnes d’information et d’éducation à l’hygiène numérique, y compris en direction de celles et ceux qui sont les plus connectés, mais loin d’être le plus prudents.
Les chiffres clés
59% des Français n’utilisent pas assez de mots de passe différents
15% utilisent le même mot de passe pour tous leurs comptes
14% réinitialisent un mot de passe oublié au moins une fois par semaine
53% se sont déjà connectés à un réseau wi-fi public malgré les risque de captation des données
32% ont déjà accédé au téléphone de leur conjoint dont 6% à l’insu de celui-ci
Le point de vue de Jean-Philippe Drubrulle, directeur d'études à l'IFOP
“Avec l’accélération des progrès technologiques et des flux d’information depuis la décennie 2000, l’hégémonie du numérique dans quasiment tous les aspects de la vie quotidienne s’impose aujourd’hui comme une réalité. Cette ascension a même été si fulgurante… que les utilisateurs de tous ces nouveaux services n’ont pas eu l’occasion d’intégrer ou d’être formés à l’« hygiène » du numérique. En résultent des pratiques « à risques » tenaces, rendant les individus plus fragiles que jamais dans un contexte de captation indue des données personnelles (cas des GAFA, scandale Cambridge Analytica, entrée en vigueur du RGPD, etc.) voire d’usurpation d’identité : choix de mot de passe peu sûrs, échanges de codes d’accès, connexion à des sites ou réseaux potentiellement dangereux, etc. Or, les publics les plus précaires ne sont pas ceux qui pratiquent le moins la matière numérique mais, au contraire, ceux qui en sont le plus adeptes : les jeunes et les CSP+. À la fois utilisateurs et objets de sollicitations en permanence, les « connectés » cherchent à profiter au maximum des ressources du numérique, quitte à faire l’impasse sur des précautions élémentaires afin de jongler avec fluidité entre tous leurs services. L’apprentissage de l’hygiène du numérique doit dès lors s’adresser à tous, y compris aux publics dont on croit qu’ils maîtrisent une technique simplement parce qu’ils y ont recours quotidiennement”.
Cette campagne a fait l’objet de 21 reprises dans les médias. Parmi ceux-ci :
Le rapport complet de cette étude est disponible sur le site de l’IFOP.
Sur le même thème, vous pouvez consulter les résultats de l'enquête consacrée à la cyberangoisse chez les Français.
Photo : Soumil Kumar