17/1/2024
 DANS 
TECH

Les Français, le travail et l'intelligence artificielle

 Étude diffusée en janvier 2024

Les Français, l'intelligence artificielle et le travail

À l’heure où ChatGPT et, plus globalement, l’intelligence artificielle sont au cœur de l’actualité, l’IFOP a mené, à la demande du site Learnthings.fr et de l’agence spécialisée en data FLASHS, une vaste enquête sur le rapport des Français à l'IA.

Ce sondage a notamment mesuré le regard que portent les salariés sur cette révolution technologique majeure, d’ores et déjà utilisée, souvent en cachette de leur hiérarchie, par un nombre non négligeable d’entre eux.

Oscillant entre indifférence et crainte, les 2 000 personnes interrogées font preuve d’un enthousiasme plus que mesuré au regard des conséquences négatives, particulièrement sur l’emploi, qu’elles sont majoritaires à anticiper et à redouter.

Les chiffres clés

35% des Français pensent que l’intelligence artificielle dominera un jour l’Humanité ;

86% sont inquiets ou indifférents vis-à-vis de l’IA, 14% se disent enthousiastes ;

55% des salariés qui ont utilisé l’IA au travail l’ont fait en cachette de leur hiérarchie ; 

63% des salariés ne souhaitent pas être formés à l’intelligence artificielle ;

68% anticipent des conséquences négatives de l’IA pour leur entreprise.

Un tiers des Français croient au contrôle de l’Humanité par les machines

Les progrès technologiques successifs et l’émergence de l’intelligence artificielle dans l’actualité et leur quotidien ont fait leur œuvre : 64% des Français, contre 32% en 1972, pensent aujourd’hui que l’IA sera un jour capable d’agir comme les humains. Une perspective qui suscite le même rejet à 50 ans de distance puisque 87% ne souhaitent pas une telle évolution (ils étaient 91% en 1972). Quant à savoir si les machines contrôleront un jour l’Humanité, si la majorité (65%) des Français n’y croient pas, un bon tiers (35%) juge ce scénario plausible.

Crainte et indifférence dominent

Le moins que l’on puisse en dire, c’est que les intelligences artificielles de type ChatGPT ne suscitent pas l’engouement dans la population : seuls 14% des personnes interrogées se disent enthousiasmées, plus de la moitié (51%) se montrent inquiètes et un tiers (35%) font preuve d’indifférence. Affaire de génération, 31% des 18-29 ans sont préoccupés par l’IA contre 59% chez les plus de 60 ans.

En cachette au travail

Encore très minoritaire, l’utilisation d’outils comme ChatGPT progresse dans le monde professionnel. 22% (contre 14% il y a cinq ans) des salariés interrogés par l’FOP indiquent en avoir déjà fait usage au travail. Un usage que 55% d’entre eux effectuent sans en informer leur hiérarchie. Pour l’heure, l’IA ne semble pas au cœur des préoccupations des entreprises : 10% des salariés seulement y ont été formés et 27% souhaiteraient l’être. Mais 63% des salariés disent qu’ils ne veulent pas être formés à l’intelligence artificielle dans une optique professionnelle.  

Des conséquences qui inquiètent 7 salariés sur 10

Les résultats de cette enquête montrent également que les bénéfices supposés de l’intelligence artificielle convainquent de moins en moins les salariés quand, dans le même temps, ses conséquences les inquiètent majoritairement. Ainsi, 29% d’entre eux estiment que l’IA améliorera leurs performances au travail contre 46% en 2018, et 35% y voient un atout pour leur bien-être (ils étaient 41% à le dire il y a six ans). Près de 7 salariés sur 10 (68%) expriment des craintes vis-à-vis de l’intelligence artificielle, notamment en matière d’emploi (56% y voient un danger). D’ailleurs, 4 salariés sur 10 jugent qu’une IA pourra à terme effectuer l’essentiel de leur travail, 27% estimant même que ce transfert s’opérera dans les 10 prochaines années.

Étude réalisée par l’IFOP pour Learnthings du 21 décembre 2023 au 3 janvier 2024 par questionnaire autoadministré auprès d’un échantillon de 1 911 personnes (dont 952 salariés), représentatif de la population française.

Photo : Pexel / Negative Space