4/7/2024
 DANS 
ÉCONOMIE

Les vacances connectées des entrepreneurs

Étude diffusée en juillet 2024

Vacances, vie de famille, moments personnels : libertés et contraintes de la vie d’entrepreneur

En 2023 et pour la troisième année consécutive, plus d’un million d’entreprises ont été créées en France. Parmi elles, plus de 6 sur 10 l’ont été sous le régime de la micro-entreprise, signe d’une aspiration forte à l’indépendance, à la gestion de son temps et à l’amélioration de ses revenus.

Toutefois, et comme le montrent les résultats de l’étude menée par l’organisme de données statistiques FLASHS pour la plateforme de ressources et de conseils numérique Digitiz.fr, la vie d’entrepreneur est loin d’être un long fleuve tranquille.

À l’heure des vacances d’été, plus de 1 200 dirigeants d’entreprises et indépendants éclairent dans cette enquête la manière dont ils abordent leurs congés, la difficulté, voire l’impossibilité à déconnecter et, plus généralement, l’impact de leur statut sur leur vie familiale et de couple.

Confrontés aux aléas de l’entrepreneuriat, un nombre non négligeable a déjà songé à se tourner vers le salariat dont certains aspects, tranquillité et stabilité financière notamment, apparaissent comme enviables.

Vacances de Noël et d’été privilégiées

Dirigeants d’entreprises et indépendants s’accordent plus volontiers des pauses estivales et de fin d’année, beaucoup plus rarement en dehors de ces périodes.

68% prennent des vacances durant la saison estivale et 58% lors des fêtes de fin d’année ;

En revanche, moins d’un sur trois (28%) fait un break au printemps et à peine plus d’un sur cinq (22%) à la Toussaint.

L’ordinateur n’est jamais loin

Partir en vacances ne signifie pas couper complètement le cordon ombilical avec le travail, bien au contraire.

85% des entrepreneurs emportent leur ordinateur dans leur valise, dont 56% le font systématiquement ;

Les hommes (61%) sont plus nombreux que les femmes (52%) à le faire à tout coup ;

Il en est de même pour celles et ceux qui disposent d’un compte LinkedIn : 61% s’en munissent systématiquement.

Notifications activées

La très grande majorité des entrepreneurs maintiennent leurs notifications de courriels professionnels activées lorsqu’ils sont en vacances, quand bien même cela les dérange.

8 sur 10 (80%) ne veulent pas rater un courriel lié à leur activité durant leurs congés ;

Parmi eux, plus des deux tiers (70%) disent que ces notifications sont de nature à les déranger ;

16% estiment qu’ils devraient les désactiver, mais 44% jugent plus important de les recevoir.

Quand le business percute les vacances

Ordinateur avec soi et notifications maintenues : rien d’étonnant à ce que les affaires viennent à un moment ou à un autre perturber le déroulement des congés.

Les vacances de 55% des entrepreneurs ont déjà été bousculées par leur vie professionnelle ;

C’est plus le cas des dirigeants (65%) que des indépendants (50%) ;

Une personne interrogée sur dix (11%) a déjà annulé ses vacances pour raisons professionnelles et plus d’une sur cinq (22%) les a reportées ;

40% de celles et ceux ayant été confrontés à cette situation ont maintenu leurs congés, mais ont dû travailler une partie du temps pour la gérer.

Sacrifices personnels et solitude

Les entrepreneurs sont particulièrement nombreux à devoir sacrifier des moments personnels au travail et à ressentir de la solitude dans leur vie quotidienne.

Près de 9 entrepreneurs sur 10 (86%) ont déjà renoncé à des moments personnels à cause de leur travail ;

38% indiquent que cela leur arrive souvent et 4% systématiquement :

Par ailleurs, 73% font état de la solitude qu’il leur arrive d’éprouver dans leur activité professionnelle, un sentiment que 32% ressentent en permanence (7%) ou souvent (25%) ;

Les entrepreneurs les plus récents (moins d’un an d’activité) sont plus susceptibles que les autres d’y être confrontés : 76% le disent contre 65% pour ceux dépassant 10 ans d’activité.

L’impact sur la vie de famille

Compatible avec la vie de famille pour une large majorité des personnes interrogées dans cette étude, le statut d’entrepreneur implique toutefois des concessions, voire de faire passer sa vie de couple au second plan.

Si 96% des entrepreneurs jugent que leur vie professionnelle est compatible avec la vie de famille, 55% estiment que cela implique des sacrifices ;

12% indiquent que leur vie de couple passe le plus souvent au souvent plan ;

88% disent accorder suffisamment de temps à leurs relations amoureuses, mais 48% d’entre eux reconnaissent que cela varie en fonction de leur charge de travail.

Des proches aux sentiments mêlés

Entre liberté d’entreprendre, gestion de son temps et caractère parfois aléatoire des rentrées d’argent, les proches des entrepreneurs oscillent de la fierté à l’envie en passant par le soutien et l’inquiétude.

La fierté et l’encouragement sont les sentiments qui dominent le plus chez les proches des entrepreneurs : 40% pensent que c’est ce que ressent leur famille et 35% leur cercle amical ;

Toutefois, l’inquiétude n’est pas négligeable puisque 31% estiment qu’elle est présente dans leur famille et 26% parmi leurs amis ;

D’après les entrepreneurs interrogés, leurs amis sont plus à même de ressentir une forme d’envie à leur égard que leur famille (23% contre 12%).

La tentation du salariat

Face aux aléas de la vie d’entrepreneur, nombreux sont celles et ceux qui ont été tentés, ne serait-ce qu’une fois, de basculer dans le salariat. Un statut dont une courte majorité envie la tranquillité et la stabilité.

46% des entrepreneurs ont déjà caressé l’idée de cesser leur activité pour (re)devenir salariés ;

Un quart (25%) indiquent que cela leur est arrivé à plusieurs reprises ;

Près de 6 sur 10 (56%) envient la tranquillité des salariés après une journée de travail ;

52% sont sensibles à la stabilité des salaires procurée par le salariat, notamment celles et ceux (78%) qui retirent moins de 1 700 € mensuels de leur activité.

Enquête réalisée par FLASHS pour Digitiz du 25 mai au 03 juin par questionnaire autoadministré auprès d’un panel Selvitys de 1 204 dirigeants d’entreprises et freelances âgés de 18 ans et plus, représentatif de ces catégories socio-professionnelles.