Étude diffusée en mars 2024
Les patrons et la procrastination : tous concernés ou presque !
À l’occasion de la Journée mondiale de la procrastination qui aura lieu lundi 25 mars, l’agence spécialisée en data FLASHS et le site d’hébergement web Hostinger.fr ont souhaité aborder la question sous un angle inédit en se penchant sur la tendance à remettre au lendemain chez les dirigeants et managers d’entreprises.
Les résultats de cette enquête réalisée auprès de plus d’un millier de décideurs français montrent sans ambiguïté qu’en dépit des responsabilités qui sont les leurs, la procrastination fait partie du quotidien professionnel de la quasi-totalité d’entre eux.
Qu’ils la combattent – et ils sont nombreux à le faire – ou non, cette inclinaison à ajourner différentes tâches n’est pas sans conséquences, parfois lourdes, sur leurs activités, quand bien même ils en retirent également quelques bénéfices.
Un phénomène répandu et combattu
Une écrasante majorité des décideurs procrastinent dans leur quotidien professionnel, et presque tous luttent contre cette tendance.
89% des dirigeants et managers interrogés confessent procrastiner dans le cadre professionnel. Un tiers d’entre eux (33%) reconnaissent que cela leur arrive souvent, voire toujours. À l’évidence, le sujet les questionne puisque 96% de celles et ceux qui procrastinent indique lutter contre leur tendance à remettre à plus tard les tâches qui leur incombent.
La procrastination et ses multiples causes
Du manque de motivation à la gestion rébarbative des tâches administratives en passant par la peur de l’échec, les raisons de procrastiner ne manquent pas.
Cité par 41% des procrastinateurs, le manque de motivation est la première cause de procrastination chez les dirigeants d’entreprises, quasiment à égalité avec la surcharge de travail (40%). Plus du tiers (36%) invoquent également le perfectionnisme et plus du quart (28%) la peur de l’échec. La gestion de l’administratif arrive très largement en tête des tâches les plus souvent ajournées (58% le disent), loin devant la prise de décisions stratégiques (24%) et la gestion des ressources humaines (21%). 52% des personnes interrogées précisent par ailleurs que les retards de fournisseur favorisent leur procrastination, et près de la moitié (49%) désignent les dépenses imprévues ou encore la gestion d’un cas épineux dans le domaine des RH.
Bénéfices et inconvénients : les deux faces d’une même pièce
Généralement considérée comme un défaut, la procrastination recèle certes des inconvénients, mais aussi des avantages aux yeux des chefs d’entreprises et managers.
Ils sont ainsi les deux tiers (67%) à estimer qu’elle leur permet de mieux gérer leur énergie et 62% à voir en elle un atout qui améliore leur prise de décision. Par ailleurs, près de 6 sur 10 (58%) pensent qu’elle booste leur créativité grâce à l’exploration de nouvelles idées.
Toutefois, la médaille a son revers : 76% ont déjà ressenti de la culpabilité et 74% du stress en lien avec leur procrastination. Près des deux tiers (63%) font état d’opportunités de vente ou de développement ratées, et 47% indiquent qu’elle a pu ternir leur réputation auprès de clients ou de fournisseurs.
Agir ou laisser trainer
Les stratégies mises en œuvre face aux tâches considérées comme des corvées sont variées et allient l’action… à l’inaction.
Les tâches rébarbatives étant les plus susceptibles d’être remises à plus tard, comment les décideurs les gèrent-ils ? 93% (dont 66% toujours ou souvent) en effectuent certaines le plus rapidement possible afin d’en être débarrassés. Une proportion similaire (91%) cherche aussi le moyen de les simplifier ou de les automatiser, tandis qu’il arrive à 82% de les déléguer à des tierces personnes. Plus de 8 sur 10 (81%, dont 42% toujours ou souvent) les remettent tout simplement au lendemain, et 68% (dont 39% toujours ou souvent) attendent le point de non-retour pour les traiter. Avec l’émergence de l’intelligence artificielle sont nés de nombreux outils qui permettent de mieux planifier et gérer les tâches à accomplir dans le cadre du travail. Si 61% des dirigeants et managers disent y avoir déjà eu recours, seuls 34% jugent qu’ils ont été efficaces.
Accompagnement et surveillance des salariés
Au-delà de leur propre procrastination, les décideurs prennent-ils en compte celle supposée de leurs collaborateurs ?
41% ont effectivement mis en œuvre des mesures d’accompagnement et/ou de surveillance pour en réduire l’impact. Parmi eux, 75% ont opté pour le suivi régulier de l’avancement des projets et 66% ont proposé des séances de formation et de coaching. L’installation de logiciels de suivi du temps et de surveillance de l’activité sur les ordinateurs concerne 67% des répondants, qui sont également 49% à avoir procédé à la mise en place de caméras dans les espaces de travail.
Semaine en 4 jours : séduisante, mais difficile à mettre en œuvre
Alors que le gouvernement étudie la réorganisation de la semaine de travail en 4 jours, les décideurs s'y montrent intéressés tout en doutant de la facilité de sa concrétisation.
Très clairement, les deux tiers (67%) des dirigeants et managers se disent favorables (dont 34% très favorables) à son instauration dans leur propre société. Seuls 16% s’y opposent quand 17% ne se prononcent pas sur la question.
Toutefois, le panel est plutôt sceptique sur la possibilité effective de la mettre en œuvre puisque 58% estiment que cela leur serait impossible ou difficile contre 40% qui pensent au contraire que la chose serait plutôt aisée.
Du bon et du moins bon
Meilleure attractivité vs problèmes d'organisation.
Si elles voient plusieurs avantages à ce nouvel et hypothétique aménagement du temps de travail dans leur entreprise, comme une augmentation globale de productivité (55%), une amélioration du bien-être des salariés (71%), une meilleure attractivité (66%) ou encore la possibilité de réduire l’absentéisme (61%), les personnes interrogées pointent dans le même temps de potentielles difficultés.
Elles anticipent ainsi la possibilité d’une augmentation de la procrastination chez leurs collaborateurs (40% le pensent contre 31% qui ne sont pas d’accord), et craignent, pour 48%, qu’une telle mesure compromette la bonne organisation de leur entreprise.
Enquête menée les 4 et 5 mars 2024 par Selvitys pour Hostinger.fr et FLASHS par questionnaire autoadministré auprès de 1 019 dirigeants et managers d’entreprises françaises de 1 à plus de 5 000 salariés.