Étude diffusée en septembre 2023
La France compte aujourd’hui selon l’INSEE plus de 2,2 millions d’enfants de moins de 3 ans. Comment leurs parents gèrent-ils leur sommeil ? Qui se lève la nuit pour s’occuper de bébé ? La répartition des tâches est-elle équitable ? Et quel est l’impact du sommeil des bambins sur celui de leurs parents ? Afin de répondre à ces questions, l’IFOP a interrogé, à la demande de Flashs et de Sleepyz.fr, site spécialiste du sommeil, 1 001 femmes et hommes, parents d’enfants de moins de trois ans.
Une charge mentale qui pèse davantage sur les mères
Il ressort clairement de cette enquête que les mamans sont, comme c’est le cas pour la plupart des autres taches parentales, les premières concernées lorsqu’il s’agit d’anticiper la nuit de leurs jeunes enfants et de se lever pour répondre à leurs besoins nocturnes, quand bien même des roulements sont mis en place au sein des couples. Une charge mentale liée au sommeil de l’enfant, qui pèse plus négativement sur la qualité du sommeil des mères que sur celui des pères, source de fréquentes disputes entre conjoints.
Les chiffres clés
78% des mères d’un enfant de moins de 3 ans se lèvent plus souvent la nuit que leur conjoint, 44% disent qu’elles sont seules à le faire
63% des parents ont mis en place un roulement pour les réveils nocturnes, mais seules 25% des femmes estiment que ce roulement est équilibré
Les mères mettent en moyenne 4,5 minutes pour se lever lorsque leur enfant pleure la nuit contre 8 minutes pour les pères
44% des parents (et 55% des pères) ont déjà fait semblant de dormir en espérant que leur conjoint(e) se lèverait pour s’occuper du bébé.
66% des parents se sont déjà disputés à propos de la gestion du sommeil de leur jeune enfant
44% des femmes indiquent moins bien dormir depuis qu’elles sont mères contre 33% des hommes
Le point de vue de Louise Jussian, chargée d’études senior au pôle « Politique / Actualités » de l’IFOP
"Cette étude montre que non seulement les mères se lèvent bien plus souvent que leur conjoint, mais également qu’elles assument plus largement la charge mentale liée à la préparation du sommeil de leurs jeunes enfants. Au sein même de cette charge mentale, les inégalités de répartition se creusent selon leur nature : elles sont moins importantes lorsqu’il s’agit de changer la couche ou de lire une histoire que lorsqu’il faut faire face à une urgence, à une situation imprévue. Dans ce cas, c’est la femme qui intervient, comme l’indique particulièrement le temps de réaction deux fois plus rapide des mères lorsqu’elles entendent leur enfant pleurer la nuit. On constate aussi que les hommes mettent en place plus de stratégies d’évitement que les femmes : ils sont plus nombreux à faire semblant de dormir lorsque leur bébé pleure et s’absentent plus fréquemment, pour diverses raisons, pour dormir hors du domicile. Néanmoins, il semble qu’une forme de contestation voit le jour, particulièrement chez les femmes qui se disent très féministes, qui n’hésitent pas à reprocher à leurs conjoints leur manque d’implication."
Sur le même thème, vous pouvez consulter les résultats des études consacrées à la charge mentale des femmes dans la préparation des vacances et leur implication dans les préparatifs de Noël.
Cette enquête a fait l'objet de 63 reprises par les médias. Parmi ceux-ci :
L'analyse complète de cette étude est disponible sur le site de l'IFOP
Photo : Tima Miroshnichenko